Journée de merde ! -Pv Parker-

Je me dirigeai vers le bar Mooz's dans l'intention d'aller boire un coup. Généralement, je ne bois pas beaucoup, je n'aime pas réellement cette sensation mais ce soir, j'en ai besoin.

Tout commença ce matin, mon agent m'avait obtenu un contrat, j'étais aux anges, si puis dire. Il m'avait parler de sous-vêtements et l'idée ne m'ennuyait pas, je n'étais pas si pudique. Donc, je me rendis à l'endroit indiqué. Je me fis coiffer, maquiller et habiller. La lingerie que je portais était assez osée mais encore une fois, ça ne m'ennuyait, ce n'était pas indescent et d'ailleurs, le rouge m'allait bien ! Après quelques photos, le photographe me demanda de me dévêtir, je refusai, évidemment ! Il me retira le contrat, quel imbécile !

Je décidai donc d'aller voir mon père adoptif dans l'espoir qu'il puisse faire quelque chose pour cela. Le photographe avait-il le droit de briser ainsi notre contrat ? contrat qui n'indiquait pas que je devais poser nue. Au lieu d'obtenir de l'aide, j'obtins un des blâmes et des réprimandes.

-De la lingerie ? Je t'interdis de poser si peu vêtue ! Tu devrais être à l'université à étudier la médecine à la place de poser comme...comme une...

M'avait-il dit, incapable de terminé sa phrase.

-Comme une... ?

Demandai-je, rageuse. Je regardai le coupe-papier posé sur son bureau pendant un moment, me demandant si je devrais mettre fin à sa vie. Je sentis mes yeux devenir noirs, je sorti en courant pour qu'il ne s'aperçoive de rien. Crétin ! L'université, la médecine, bla bla bla...

Donc, comme ma journée s'était réellement mal passée, je décidai d'aller au bar. Quand je rentrerai saoule à la maison, ils auraient de quoi se plaindre ! J'entrai et m'assis au comptoir, ignorant les regards qui s'étaient tournés vers moi.

-Un sex on the beach...

Le barman me servit, sourire aux lèvres. Était-ce le nom du cocktail qui le faisait sourire ou bien l'idée qu'il se faisait de moi par rapport à ce nom ?

La journée s'était déroulée... Bon, pour être franc, elle avait été longue. À l'hôtel, j'avais eu quelques problèmes de livraison de nourriture, ce qui avait causé des clients mécontents. Bref, ce soir, j'avais seulement envie de décompresser. Et pourquoi pas me ramener une fille à la maison en passant. Un petit plus ne ferait pas de mal, non ?

J'entrai dans le bar avec lenteur, analysant les pensées des gens qui m'entouraient. L'avantage de connaître les pensées des autres, c'était qu'on pouvait savoir qui était intéressée et qui ne l'était pas et ça m'empêchait de perdre du temps sur une femme qui ne souhaitait pas terminer sa soirée dans mon lit. Je croisai plusieurs belles femmes sur mon chemin jusqu'au comptoir où je pourrais me commander un verre. La plupart d'entre elles était accompagnée, alors je les écartais aussitôt, mais quelques unes répondirent à mon sourire charmeur avec une timidité attirante.

Mais malgré tout, je poursuivis mon chemin jusqu'au comptoir, parce que je sentais qu'un peu d'alcool ne me ferait pas de mal. Je m'assis au bar, commandai un verre de whisky et continuai à scruter la foule qui se pressait autour de moi. Le barman me regarda, me faisait un petit clin d'oeil complice.

"Les plus belles créatures ne sont pas encore là, mon ami. Ho... Je crois qu'il y en a une qui se pointe..." me dit-il, se taisant à la seconde où une magnifique femme à la chevelure se glissa dans le siège à mes côtés. Je risquai doucement un regard vers elle, comme le firent à peu près tous les hommes autour de moi. Qui ne donnerait pas sa chemise pour finir se retrouver seul avec cette femme ? Du moins, c'est ce que me disait les pensées de tous les hommes qui m'entouraient. "Arrêtez de la reluquer les gars... Elle est à moi, celle-là." pensai-je.

Je sondai les pensées de la nouvelle venue en prenant une gorgée de whisky et m'étouffai presque de rire en comprenant d'où venait l'agacement qu'elle ressentait. Une mannequin, de la lingerie rouge, des photos nues... Et la colère de la famille, qui aimerait sauver les apparences. Le monde était si hypocrite. Si pourri. Je m'étonnais chaque jour que des gens soient assez fous pour encore tenter de le sauver. Moi, j'avais choisi mon cas. Le camp des gagnants.

Lorsqu'elle se demanda pourquoi le barman souriait de cette façon, je ne pus m'empêcher de penser que c'était la meilleure entrée en matière possible si je me penchais et lui susurrait dans l'oreille la réponse d'une voix suave.

Alors, c'est ce que je fis...

"Deuxième choix, ma chère."

Je ne pus réprimer un sourire carnassier, comme le prédateur qui se réjouit lorsqu'il a fait le premier pas en direction de sa proie. Qui sait qu'il l'aura, d'une façon ou d'une autre. Car dans ma tête, il était certain que j'arriverais à attirer cette femme dans mon lit ce soir.

Sûr et certain.

Je tendis une main dans sa direction, étudiant ses traits malgré l'éclairage tamisé du bar.

"Je m'appelle Parker McFear... Enchanté de vous rencontrer."

Alors que j'observais le barman me préparer mon cocktail, un murmure presque sensuel se fit entendre à mon oreille.

-Deuxième choix, ma chère.

Je tournai mon regard vers l'homme à ma droite étant le seul assis près de moi. Pendant un instant, je le regardai, les sourcils fronçés alors que je comprenais qu'il avait lu mes pensées. Ce n'était pas que je n'appréciais pas qu'il puisse lire mes pensées mais...c'était tout à fait le cas, je n'aimais pas ça. Je respirai un bon coup, me disant que ce n'était pas très grave après tout. On ne choisi pas réellement ce qu'on est n'est-ce pas ? j'en suis la preuve vivante. Même si je savais très bien que je ne pouvais pas lui cacher mes pensées, j'éviterai de réfléchir à des choses trop personnelles ou trop importantes.

Je lui décochai un admirable sourire avant de reposer mon regard sur le barman. Il s'approcha de moi, se demandant probablement pourquoi je le fixais de la sorte. Je me levai du tabouret et posai mes coudes sur le comptoir, lui faisant signe d'approcher d'avantage, il s'exécuta. J'arrivais à sentir son odeur et presque même la chaleur de sa peau.

-Tu peux toujours courir...je ne suis pas ce genre de femme.

Je lui lançai un sourire empreint de mépris et m'assis de nouveau, reposant par la même occasion mon regard sur l'homme à ma droite. Je réalisai alors qu'il m'avait tendu la main. Quelle impolitesse de ma part de l'avoir ignoré. Il se présenta alors. Parker McFear...joli nom. Je m'abstins de le lui dire, me doutant qu'il devait déjà l'avoir lu dans mes pensées. Délicatement, je lui serrai la main.

-Kellyane Evans, enchantée également Parker McFear.

À nouveau, je lui souris, de façon plus timide cette fois, alors que je prenais le temps de le regarder. Dire qu'il était laid aurait été un mensonge, il était même très beau. Me rappelant qu'il pouvait lire les pensées d'autrui, je détournai le regard, gênée même si mes joues ne se teintèrent pas de rose. Je bu quelques gorgées de mon cocktail.

-Oh, j'ai oublier de vous remercier pour l'information. La prochaine fois j'éviterai de prendre un sex on the beach...

Je terminai mon cocktail en quelques gorgées supplémentaires. Après avoir commander un Blue Margarita, je reposai encore une fois mon regard presque aussi bleu que ma boisson sur le dénommé Parker. Je remarquai alors qu'il portait un complet, assez séduisant, je dois l'avouer.

Elle avait de ses magnifiques yeux bleus qui vous donnaient envie de vous y perdre sans jamais retrouver votre chemin. Je fis cette constatation lorsqu'elle me regarda, se disant qu'elle me trouvait plutôt séduisant. Je souris légèrement. Elles devaient être au moins sept juste autour du bar à penser la même chose.

Le plus drôle avec cette brunette, c'est qu'elle savait que je pouvais lire ses pensées et que automatiquement, je savais immédiatement ce qu'elle pensait comme si je lisais un livre ouvert. Tout ne faisait qu'ajouter à l'euphorie que je ressentais présentement.

Elle m'avait remercié et je répliquai d'une voix légèrement rauque: "Mais de rien, miss Evans. J'aime secourir les jeunes femmes qui me semblent en détresse." Je saisis mon verre et en pris une bonne gorgée avant de le reposer. Je venais tout juste de réaliser que mes paroles pouvaient avoir été offensantes pour elle. Ou du moins, qu'elle pourrait le prendre mal, ne serait-ce qu'un peu.

"Ou du moins, j'aime aider ceux qui en ont besoin." dis-je, tout en sachant que j'étais tout à fait hypocrite. J'étais tout sauf l'homme qui aidait les autres. Alors, aimer le faire... C'était mentir. Mais bon... Ça faisait bien partie de ma personnalité. J'étais prêt à tout pour obtenir ce que je voulais. Et je ne cacherai pas que j'avais plutôt envie d'avoir cette jeune femme dans mon lit, même si elle était plus jeune que moi de quelques années. Je pourrais toujours lui prouver que je n'avais rien de vieux... *Sourire vicieux de ma part à cette pensées...*

Je décidai de changer de sujet. La faire parler et me raconter la journée de merde qu'elle avait eu lui ferait sans aucun doute du bien. Et puis, même si je savais déjà de quoi avait constitué sa journée, peut-être que ça aiderait...

"Vous me semblez bien agacée, miss Evans. Vous voulez en parler ?" demandai-je, en commandant un nouveau verre.

"Mais de rien, miss Evans. J'aime secourir les jeunes femmes qui me semblent en détresse."

Je lui jetai un drôle de regard, mélange de confusion et de moquerie. C'était bien gentil de vouloir aider les jeunes femmes en détresse mais en quoi elle en était une ? Ce n'était certainement pas un Barman idiot qui aurait fait d'elle une femme en détresse.

"Ou du moins, j'aime aider ceux qui en ont besoin."

Se rattrapa-t-il habilement. Je lui souris sans pourtant lui répondre, je pris une gorgée de mon cocktail et jetai un coup d'oeil autour de moi. Plusieurs femmes semblaient regarder ce Parker McFear et même certaines qui étaient accompagnées. Reposant mon regard sur l'homme, je pris à nouveau une gorgée de Blue Margarita.

"Vous me semblez bien agacée, miss Evans. Vous voulez en parler ?"

Laissant échapper un rire discret, je secouai doucement la tête.

-Il y a bien des choses qui m'agacent Monsieur McFear ! Mais vous savez ce qui m'agace le plus...ce sont les personnes qui sont incapables d'accepter les auters tels qu'ils sont. Vous devez savoir de qui je parle...en fait vous devez tout savoir dans les moindres détails non ?

À nouveau, je secouai la tête mais cette fois, de façon presque imperceptible. J'aurais aimer savoir à quoi il pensait mais je n'avais pas ce pouvoir malheureusement. D'ailleurs, je me demandai de quel race il était. Sachant qu'il pouvait y avoir des oreilles indiscrètes dans l'établissement, je lui exprimai ma question par la pensée. Parmis tant d'humains il fallait être prudents.

Elle avait laissé échapper un petit rire discret avant de secouer doucement la tête.

"Il y a bien des choses qui m'agacent Monsieur McFear ! Mais vous savez ce qui m'agace le plus...ce sont les personnes qui sont incapables d'accepter les autres tels qu'ils sont. Vous devez savoir de qui je parle...en fait vous devez tout savoir dans les moindres détails non ?"

Mes yeux glissèrent sur son corps. Alors qu'elle se demandait de quelle race j'étais. Je la trouvai presque idiote de se poser cette question. Heureusement, elle eut la présence d'esprit de ne pas poser la question à voix haute, puisque nous étions entourés d'humains totalement imbéciles qui ignoraient tout de la complexité de notre monde. Qui ne savait rien du mal qui le gangrenait.

"Ce n'est pas une information ... que je communiquerais ici. Trop d'oreilles plutôt... indiscrètes."

Je tournai doucement la tête, analysant rapidement les pensées des gens autour de nous. Je comptais déjà trois personnes qui écoutaient notre conversation pour trouver une façon d'aborder la jeune femme devant moi ou le magnifique homme que j'étais. J'adressai un sourire charmeur à une femme assise un peu plus loin et elle détourna le regard rapidement. Je suivis le cours des pensées de cette femme avec amusement. "Ho mon dieu ! Cet homme-là, c'est... sûrement -"

Je détournai la tête. Bah... Y'avait rien là. C'est ce que toutes les filles se disaient lorsqu'elles pensaient à moi. Alors, je ramenai mon attention vers la mannequin à mes côtés. Puis, je regardai de nouveau la salle enfumée et les gens qui nous entouraient. J'avais envie de sortir d'ici. J'aimais ce bar, mais à ce moment-ci j'avais simplement envie de sortir d'ici et de prendre un peu d'air frais. Et pourquoi pas, emmener cette miss Evans avec moi !

"Hum... Je ne sais pas pour vous, miss Evans, mais moi, je souhaiterais aller prendre un peu d'air. Vous me suivez ?" demandai-je à la jeune femme en me levant et en lui tendant ma main. Allait-elle accepter de me suivre ?

Je le regardais toujours, aussi curieuse que les secondes précédentes. Je remarquai son regard qu'il posait sur moi...ou plutôt sur mon corps. Je fis comme si de rien n'était car après tout, j'étais assez habituée mais je ne me sentais pas insultée par son regard.

"Ce n'est pas une information ... que je communiquerais ici. Trop d'oreilles plutôt... indiscrètes."

Je hochai la tête en signe d'accord. Effectivement, il fallait user de discrétion face aux humains. Il tourna son regard vers une femme et lui sourit alors que je levai les yeux au ciel, sourire aux lèvres. Quel charmeur ce Monsieur McFear ! La femme quant à elle détourna aussitôt les yeux, comme gênée. Si seulement moi aussi je pouvais avoir accès à ses pensées...dommage, je suis certaine que ça m'aurais amusé !

"Hum... Je ne sais pas pour vous, miss Evans, mais moi, je souhaiterais aller prendre un peu d'air. Vous me suivez ?"

Parker s'était levé et me tendait la main. Pendant quelques secondes, je fixais cette main qui semblait acceuillante si je puis dire ainsi. Toutefois, une part de moi gardait une certaine méfiance à son égard...comme si à Damned City il était aisé de faire confiance au premier homme venu, pff...
Enfin, je saisis sa main tout en me levant de mon siège. Je bu une dernière gorgée de mon cocktail et entraîna lentement l'homme à l'extérieur. Je profitai un moment des regards que les gens alentours nous jetaient. Plusieurs femmes semblaient à la fois surprises et furieuse alors que quelques hommes affichait une expression de déception. Je regardai alors Parker et lui sourit, satisfaite du résultat que nos deux mains liées avaient provoqué.

À l'extérieur, je pris enfin la parole.

-Je crois que vous venez de briser bien des coeurs ! Et au juste, puis-je vous tutoyer ? Je trouve que c'est assez impersonnel de se vouvoyer alors que nous nous tenons la main...

En effet, je me sentais comme à une tout autre époque où les époux et épouses se vouvoyaient encore. Je chassai cette étrange image de mes pensées, fixant mon regard sur la rue déserte. Timidement, je levai la tête vers lui, toujours aussi curieuse sur ce qu'il était.